Au cours de l’année dernière, notre association a enregistré un record absolu en matière de réservations de camps. Jusqu’à fin 2019, nous avons proposé 225 camps de sports de neige à plus de 11 000 participant-e-s. Il s’agit d’une augmentation de 50 % du nombre de participant-e-s aux camps par rapport à l’année précédente.
Toutefois, les fermetures de stations de ski en raison du coronavirus n’ont pas épargné les camps de sports de neige de GoSnow. Suite au semi-confinement décidé par le Conseil fédéral, nous avons été obligés d’annuler, parfois du jour au lendemain, 41 camps de sports de neige que nous avions organisés. Tous les acomptes versés par les écoles ont été intégralement remboursés. A cause de ces annulations, le taux de croissance de notre activité a baissé pour se situer à 20 %, ce qui reste très positif.
L’année passée, je terminais mon avant-propos avec cette phrase : « Je n’ai jamais été de celles qui veulent maintenir le statu quo. » Nous avons donc décidé de faire de « l’initiative » de départ une valeur sûre des sports de neige pour les écoles. Ceci nous ramène à des questions récurrentes : « Que voulons-nous encore réaliser ? », « Qui voulons-nous devenir ? » et « Quels obstacles pouvons-nous supprimer pour rendre encore plus facile le travail des enseignant-e-s avec les enfants dans la neige ? ». Nous avons déjà mis beaucoup en marche et continuons à donner de l’élan aux activités et aux challenges à venir.
Et patatra, les choses arrivent parfois plus vite qu’on ne le pense ! L’apparition du coronavirus et les conditions cadres qui en découlent, variant quasiment de jour en jour, nous ont montré que le statu quo est bien éphémère. Toutes les prises de position et les valeurs se retrouvent chamboulées. « Que voulons-nous encore réaliser ? » est devenu « Qu’avons-nous encore le droit de faire ? ». Le virus est là et va encore nous accompagner pendant longtemps. La capacité de réaction ou encore l’agilité sont maintenant de mise. Initiative sports de neige Suisse peut s’estimer heureuse de compter justement sur de telles capacités. Grâce à une structure allégée et à des prestataires flexibles dans nos destinations, nous pouvons réagir rapidement aux changements et proposer des offres qui sont recherchées et nécessaires, tout en étant adaptées à un cadre différent.
Dans le contexte actuel, les objectifs et buts semblent finalement vains. Ou alors sommes-nous, plus que jamais, « dans la bonne voie » ? Voici quelques réflexions à ce sujet :
Objectif n° 1. Promouvoir l’exercice physique dans la neige pour les enfants et les jeunes : le fonctionnement normal dans les salles d’école s’avérant difficile, il est recommandé de faire le plus possible des activités de plein air. Le risque de transmission du virus est beaucoup plus faible à l’extérieur que dans les espaces clos. Il faut renforcer le système immunitaire ; la nature et l’exercice à l’extérieur font donc beaucoup de bien.
Objectif n° 2. Promouvoir les échanges socioculturels grâce aux sports de neige : dans un autre cadre, ces échanges sont bien trop limités à cause des mesures de protection contre le coronavirus. La communication et les rencontres personnelles en souffrent. Les activités communes en classe sont devenues plus difficiles au quotidien, d’où toute l’importance des semaines de projet ou de camp.
Objectif n° 3. Promouvoir les sports et le tourisme hivernal : une entreprise qui s’avère difficile lorsque les mesures de protection suggèrent de s’isoler chez soi. Par contre, les recommandations incitent à passer ses vacances en Suisse plutôt que de partir à l’étranger en train ou en avion. Pourquoi donc ne pas visiter, en hiver aussi, les montagnes du pays ?
Bien que nos enseignant-e-s se trouvent confronté-e-s à de grands défis, ils/elles semblent s’accorder sur tous ces arguments. Cela permet aussi d’expliquer le fait que les réservations des camps de sports de neige pour la prochaine saison sont légèrement en hausse par rapport à l’année passée. La période suivant les vacances d’été sera dès lors déterminante. Est-ce que l’augmentation des cas d’infection entraînera une hausse des réservations, selon la devise « à l’air libre, maintenant plus que jamais », ou alors est-ce qu’elle causera une stupeur et une vague d’annulations ? Nous espérons bien sûr que les cas diminueront et que les réservations des camps de sports de neige augmenteront.
La situation est et continue d’être captivante. Aujourd’hui, tout reste « imprévisible ou incertain ». Je me demande si le système de « sécurité de planification » connu jusqu’ici n’était pas juste une illusion. Mais au fond, qu’est-ce que la sécurité ? C’est une question plus que jamais passionnante. Il est clair qu’une sécurité absolue n’existe pas et que nous-mêmes et nos enfants pouvons nous infecter avec le Covid-19 à la maison, à l’école ou dans un camp. Il nous faut maintenant apprendre à vivre avec ce risque. C’est pourquoi je plaide en faveur de continuer à vivre le plus normalement possible, en prenant les mesures de protection. Nous devons aller au travail, faire du shopping, rencontrer des ami-e-s et faire du sport, et les étudiant-e-s doivent aller dans les camps de sports de neige. Rien n’est permanent, sauf le changement constant, l’adaptation aux circonstances. Voici mon univers, même si je peux dire que de véritables grands changements s’y sont produits. Chez GoSnow.ch, nous sommes prêt-e-s à le faire et nous nous fions à notre capacité de résilience et au bon sens.
Outre le lavage de mains et le respect des distances, je souhaite davantage que des mesures de protection naturelles soient maintenues : veillez à votre système immunitaire ! Dormez beaucoup, mangez sainement et ayez autant de pensées positives que possible !
Dans cet esprit : inspirez profondément pour bien commencer la prochaine saison d’hiver.
Tanja Frieden